…VINCENT SCOTTO, 36 ANS…
.PATRON, PECHEUR, ARMATEUR
*L’armateur est celui qui exploite le navire en son nom qu’il en soit ou non le propriétaire.
L’armateur peut donc être propriétaire du navire ou simplement affréteur. Version Wikipédia.
Du pêcheur à l’armateur ces articles sont pour vous.
Vincent, une épouse, deux filles.
Deux bateaux.
Une équipe.
Des crédits.
Le Jean-Marie Nocca, le Jean-Louis Vincent laissent leurs sillons blanc sur les eaux de Sète, Méditerranée.
En 2002, il prend la suite de son père, achète son premier bateau neuf, le Jean-Louis Vincent.
Une fois payé, il achète un deuxième.
Patron, armateur, le mot peut laisser un goût amer, un son différent, dans la bouche de celui qui en parle en observateur…
Pourtant, quel travail d’implication cela demande.
36 ans c’est jeune, pas tant que cela, les responsabilités font parfois vieillir plus vite.
J’ai souvent observé les deux bateaux…
Le bleu et blanc, offre un spectacle lors de son arrivée à quai, dans le cri des mouettes qu’il entraîne à sa suite, dans l’écume blanche, grincement des poulies, cliquetis des chaînes rouillées… (Vivi …)
Les caisses remplies de poissons et de glace, partent vers la criée, sur les chariots bruyants de leurs roulements, la fatigue se lit dans les visages, fin de journée…
Depuis deux heures ce matin, heure de départ habituelle, pour un retour vers 16/18 H…
Il part loin, parfois du côté de l’Espagne…
Ce matin c’était un peu plus loin, à 46000 milles de Sète, 80 kilomètres des côtes…
-« Mille, en gros, tu multiplies par deux et tu enlèves un peu ! »
1 mille marin ou nautique= 1852 mètres.
Il y avait de la houle ce matin, pas de quoi les empêcher de partir, avec un vent de Est Nord Est, pas de quoi faire demi-tour.
Il arrive parfois d’avoir 3 à 4 mètres de houle face au Jean-Louis Vincent lorsqu’il sort le matin, en général, il sort quand même, il a l’habitude, il lui arrive aussi de passer une tempête.
Le samedi est réservé à l’entretien, faire le maximum de choses signalées dans le compte rendu de la semaine, les réparations, de l’entretien mécanique jusqu’au filet…
Il a avec lui une grosse équipe dont il s’occupe comme une famille, c’est agréable de le voir évoluer au milieu de ses hommes, équipe visiblement soudée dans les taches physiques.
12 hommes à bord qui sont là pour bosser, il y a du travail, ils en sont conscients.
Les gros travaux d’entretien commencent début Novembre, tout l’équipage est réquisitionné pour la manutention.
Travail pour des normes importantes, obligatoires très contrôlées.
Il faut parfois sortir le moteur, les pièces, avec un palan, ne pas oublier qu’une culasse peut peser 200 kg… monter les pièces importantes, redescendre les nouvelles pièces à changer, demande beaucoup d’énergie, de temps, d’argent.
Le bateau est équipé d’un sonar sophistiqué, je pensais que cela coûtait le prix d’une voiture…plus, beaucoup, beaucoup plus…
L’équipage se partage la mer et la manutention, l’un comme l’autre, en terre ou en mer, sera rémunéré au même titre.
Comme chacun d’entre nous Vincent peut avoir des inquiétudes, qu’il souhaite laisser à terre, partir en mer pour payer ce qu’il doit en salaire a ses équipes.
Sans parler de s’enrichir, il paie ses factures.
Il fait en sorte d’étudier au maximum les pertes qui peuvent être évitées.
Particulièrement sensible à l’économie de gasoil, une réflexion de chaque jour.
Vincent est dynamique, crée de l’emploi, prend ses responsabilités, ose, va de l’avant.
Il ne compte pas s’arrêter là, des idées plein la tête.
En mer, même s’il y a une télévision à bord, entre deux vagues il a le temps de réfléchir…
Dans la cabine de pilotage, ambiance film Russe américain, une table emplie de téléphone…
Le plus impressionnant c’est le pilotage…Joystick en guise de volant…
Comment dire…
Vincent est croyant, des chapelets, petites croix, vierges, icônes, l’accompagnent durant ses voyages…
Les pensées de ceux qui l’aime, aussi …Certainement !
-« Tiens, voyez là-bas, le Jean-Louis rentre, c’est mon papa, il a 64 ans, retraité, mais il a repris du service, il y a un an, à l’achat de mon bateau, pour m’épauler, me soulager, pendant deux ou trois ans, mais pas plus…
Mention très bien : 334
Votre accueil Vincent, ainsi que celui de votre équipe, le privilège d’avoir rencontré votre marin de papa !