VIVI(E) LE marin…pinceau féminin de Sète…
VIVI(E) Le marin…pinceau féminin de Sète!!
Entre architecture, culture, personnages,Sète possède un sacré patrimoine!!
Photos et phrases de l’article ne doivent être empruntées sans mon autorisation.
Depuis quelques années je suis Vivi et ses croquis…il était temps que je parle d’elle!
La mer, elle y est tombée dedans quand elle était toute petite, accoudée à la fenêtre de la voiture familiale, Perpignan Sète, par la route qui longe la plage, à l’époque…
La mer, le sable, la route… le phare toutes les 4 secondes qui envoie son rayon lumineux…
L’étendue bleue, qui la provoque…
Vivi rêve de cette mer qui l’appelle…
Elle se le promet, c’est ici qu’elle habitera un jour !
C’est là qu’elle est aujourd’hui, avec sa famille , ses racines…
Vivi ce n’est pas une romance, c’est une réalité, elle est…
Elle ne se la raconte pas, elle a simplement mis des actes à ses mots inexplicables de l’enfance !
Elle dessine, elle peint depuis ses 5 ans, c’était à la maternelle, elle attend le jour du cours de dessin avec impatience, à l’époque il ne fallait pas l’ennuyer, elle a même coupé l’oreille de la copine avec des ciseaux à bout rond parce qu’elle osait l’empêcher de dessiner…
En primaire un instit, un bien, bonjour Mr Goth, repère son talent, et lui permet tous les Jeudi de jouer aux crayons sur un papier…
En 6eme, Vivi se planque avec deux copines derrière les préfabriqués, non pas pour fumer en cachette, mais pour dessiner, le surveillant comprend rapidement qu’il a devant lui un phénomène, non seulement il sera tolérant, mais en plus cet homme hyper pointu en dessin lui donne des explications, des conseils.
Mr Jean-Pierre Cazadessus, Vivi n’a pas de maître en peinture, mais elle pense sérieusement que vous êtes celui qui lui a mis le pied à l’étrier… Vous le surveillant …au veston bien mis …
Il y a toujours un passeur, une rencontre dans la vie…Nous ne pouvons pas nous construire sans l’autre…
Tout s’enchaîne, les beaux-arts plusieurs fois par semaine, puis l’école pour apprendre toutes les techniques, afin d’être irréprochable techniquement !
Elle pressentait, anticipait, ce qu’était le parcours d’un artiste, (ce qu’elle sait maintenant), qu’un jour peut-être elle serait amené à faire des taches sur une toile, des choses abstraites, pouvant paraître saugrenues aux yeux des gens…
Elle avait cette conscience là et elle voulait être irréprochable en technique pour pouvoir se lâcher…
Et n’allez surtout pas me l’énerver en lui disant que ce que faisait Picasso, un enfant de 4 ans peut le faire…
Parce que là, Vivi, elle se fâche…et vous dit les choses !
-«Quand les gens disent ça de Picasso, j’ai envie de leur dire, allez là, vous posez, stop, stop, vous regardez la première toile qu’il a fait quand il avait 13 ans et on en reparle! »
La peinture est un parcours de vie, c’est un chemin, pas un aboutissement.
Vivi est comme Picasso, elle peut balancer un pot de peinture sur un mur mais …si tu poses là tout de suite, elle prend son crayon, son pinceau, et elle te peint comme tu es, moche ou pas …mais ce sera toi !
Alors la mer…elle veut la peindre, elle peut la peindre …
Elle a eu sa période bleu blanche lumineuse…
Sa période de gris sombre et de vache enragée …
Elle peint les gros containers, comme le petit maillon d’une chaîne, les barques ou les voiliers, les ponts, les mâts, les marins…Les hommes et les femmes.
Vivi travaille sur le lien, poulies, mailles, manilles, tout ce qui se lie et se délie…
Elle aime la maille Coupling, maille solide qui se lie et se délie facilement…
Est-ce que tu connais le nœud Borroméen Vivi ?
Son travail n’est pas intellectualisé, elle le prend très au sérieux mais ne se prend pas au sérieux…
Un travail recherché de sa part pour les chaines rouillées, elle fait de la vraie rouille sur les toiles.
-« Le temps passe et nous on ne peut rien faire, tu vois sur la fuite du temps inexorable, mais là en faisant de la rouille, je fais la nique au temps, c’est-à-dire que en trois ou quatre jours en oxydant de la ferraille sur ma toile, je fais ce que le temps fait en plusieurs mois plusieurs années…tu nous emmènes irréductiblement à notre mort car on ne peut rien faire contre toi Mr le temps, mais moi, tac je fais de la rouille en quelques heures… » .
Elle aime les grands formats, les petits, elle veut surtout faire passer cet amour de la mer, des équipages…
Son atelier lui ressemble, tous les bleus de Sète en rouleaux, des cartes marines, partout, à trier, quelques bouts de voile, des cadres, des histoires écrites à l’envers d’un tableau avec des lettres qui pleurent, des pinceaux bien sûr emplissent les pots multicolores.
Comme c’est bon de te voir dans ton atelier, Vivi parler avec toi, se faire envelopper dans les notes de musique et cette lumière chaleureuse, s’enivrer des odeurs si particulières.
L’ampleur de ton travail, en as-tu seulement conscience ?
Pour toi c’est inné c’est en toi cela t’appartient…
Pourtant elle y est, cette ampleur,mais ta main qui suit librement sa pensée peint un tableau qui est déjà terminé, tu es passé à l’image qui vient de s’imprimer dans tes yeux…
Ce tableau, ou l’on peut retrouver, le bois, la patine du bois, le cordage, le métal, la rouille…
Quelques toiles, serrées les unes contre les autres se réchauffent dans la fraîcheur de l’atelier.
N’oublies pas d’en garder quelques une pour toi et tes filles…patrimoine familial indispensable !
L’Atelier, vous ne pourrez pas le louper, dans une rue tranquille mais passante, les touristes qui vont au cimetière marin, flux incessant, passent devant… si la voile flotte au vent Vivi est là, sinon sa voile flotte ailleurs !
Mais comment a-t’elle fait pour en arriver là?
Arpenter les quais, embarquer sur les bateaux, les plus gros , les plus prestigieux, le porte hélicoptère Jeanne d’Arc, les gros porte-containers, Le Marco Polo, le Jules Verne, l’Abeille Bourbon, rien ne lui fait pas peur…
Elle tombe amoureuse de tous ses bateaux, impossible d’en retenir un, elle a des histoires avec tous, un petit quelque chose en plus pour Le Russe avec l’impression d’arriver à la maison …
Elle ne peut pas tellement parler de ville ou de pays, la vie se passe surtout à bord…Escales courtes…la silhouette des villes vues de la mer…
Subjuguée, choquée en voyant Tanger de nuit, la première fois…Elle adore Tanger…
Tanger ressemble à Sète avec sa colline…
Elle est la mère, la fille, la sœur, la confidente des marins, du petit mousse au commandant du mécanicien au cuistot, elle n’a peur ni de celui qui arbore dix barrettes, ni de celui qui fait 100 pompes à la suite sur le pont…
Elle reçoit des mails du monde entier, son téléphone l’interpelle, non pas par une sonnerie mais par une voix, aujourd’hui c’est la voix du commandant Russe, une basse impressionnante…
Elle languit de les voir, quand elle est loin d’eux trop longtemps, les marins à bord lui manque mais aussi Kalingrad.
Le Sedov…Le Kruzenshtern…Les plus grands voiliers du monde.
Elle est attendue à Brest, un village Russe, champagne… c’est l’anniversaire du voilier !
Elle leur a préparé un stand de (malade), j’aurai aimé être là pour voir la réaction du commandant Russe recevant son croquis agrémenté de tampons et d’étoiles, son bateau en fond, ombre fantôme en filigrane …
Quand elle part, elle est comme eux…s’adapte à toutes les situations, grains sur la mer, grains de folie, elle rit dans le vent, la houle…
Ses poumons sont ouverts, elle respire, l’espace de liberté grand ouvert, elle est ce qu’elle veut être !
Heureuse…Son métier c’est sa passion.
VIE… VIVI… VIE!!
Quelle très très belle rencontre …un voyage entre atelier mers et océans…Merci !
N’oubliez pas…ses peintures…quelles soient sur vos murs ou dans un coffre…Ce sont les siennes …à vie…
Mention très bien : 334
Elle prend son pinceau, affûte son crayon, verse une larme d’eau salée sur sa feuille, touche de bleue qui dégouline, assise en tailleur sur le pont, entre cordages et poulies, voiles qui claquent au vent… Vivi n’est plus là …Elle voyage !
*A lire…
Tanger Sète …A bord du Biladi…Carnet de voyages.
GEANTS DES MERS.
www.embarquements-vivinavarro.com
FESTIVAL DE BREST DU 13 AU 19 JUILLET 2016
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